Quels sont les usages et particularités des obsèques juives ?

Nous avons, toutes et tous, nos usages, nos coutumes et nos traditions. En fonction de notre confession religieuse – ou de son absence -, nous abordons les grands moments de la vie et de la mort avec des rituels et des cérémonies différents, et c’est ce qui fait la richesse du monde.

Nous nous intéressons ici au déroulement des obsèques pour les personnes de confession juive. Comment s’organisent-elles ? Quel est le plus bel adieu pour les personnes dont la foi s’inspire de la Torah ?

L’organisation des obsèques juives : comment ça se passe ?

L’enseignement transmis par Dieu à Moïse sur le mont Sinaï est rassemblé au travers de cinq livres. Ensemble, ils constituent la Torah, l’ouvrage de référence du judaïsme.

La mort n’est pas la fin. Au moment du dernier souffle, le judaïsme demande aux proches de ne pas toucher le corps du défunt pour permettre à l’âme de quitter l’enveloppe charnelle sans obstruction.

Le moment sera alors venu de prononcer un verset, le Chema Israël. L’âme du défunt pourra entamer son voyage vers les cieux et il conviendra de procéder à la toilette rituelle en convoquant le Hevra Kaddicha, la personne pieuse qui maîtrise cet usage.

Sans être exposé à la famille, le corps sera lavé avant d’être recouvert d’un linceul blanc et déposé dans le cercueil.

Le défunt sera alors prêt pour l’enterrement, au sens premier du terme, puisque le judaïsme ne considère ni la crémation ni le don du corps à la science comme des issues possibles. Notons que la thanatopraxie n’est pas davantage acceptée par le rite hébraïque. Seul le don d’organe peut être envisagé, si et seulement si le défunt en a clairement exprimé la volonté de son vivant.

Les obsèques juives se caractérisent par la volonté d’écourter le temps entre la mort et l’enterrement, d’une part, et par la sobriété qui encadre l’adieu, d’autre part. Le cercueil est toujours simple, sans ornements. Les fleurs et couronnes ne sont pas souhaitées et les signes apparents d’opulence ne sont pas les bienvenus.

La cérémonie ne transite pas par la synagogue et se déroule donc au cimetière, dans un espace confessionnel dédié ou carré juif. Le rabbin prononcera son éloge pendant la mise en terre et chacun des proches complètera le rituel en jetant trois pelletées de terre sur le cercueil.